Dans les prochaines semaines, de plus en plus de gens parleront de la grève. La question qui est sur toutes les lèvres est de savoir quel sera le niveau de participation des organisations syndicales dans l’actuelle intensification des actions contre les offres décevantes du gouvernement. Nous comprenons très bien pourquoi les syndicats commencent à débattre de la grève et même à se voter des mandats. Dans les prochaines semaines, tous les syndicats du secteur public de la CSN seront appelés à en débattre dans la perspective de la négociation du secteur public.
À la FSSS-CSN, nous sommes en action depuis octobre 2019. Nous avons proposé plus de 100 solutions pour améliorer notre réseau public de santé et de services sociaux. Dans l’ensemble des régions du Québec, nos syndicats ont organisé des manifestations devant les établissements, ont rencontré des députés, ont interpellé la population, ont diffusé des campagnes de publicité, ont déployé des actions de perturbation, etc… Bref, les actions se sont multipliées afin de faire entendre raison au gouvernement.
Si la dernière année a permis de prouver à la population que nous sommes bel et bien essentiels, que nous sommes leurs fameux anges-gardiens, il est maintenant temps pour le gouvernement de relever les services publics et d’investir massivement autant dans les conditions salariales que dans les conditions de travail.
Et la grève?
Un autre dossier qui préoccupe particulièrement les travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des services sociaux, c’est celui de la grève. Les données démontrent que la classe moyenne s’est appauvrie dans les dernières décennies, au profit d’un enrichissement sans commune mesure des mieux nantis. Améliorer les conditions salariales du personnel du secteur public, c’est non seulement travailler à consolider et valoriser nos services publics, mais c’est aussi travailler à mieux redistribuer les revenus dans notre société.
Les travailleuses et travailleurs du secteur public s’appauvrissent et subissent un retard de 8,2% de leur rémunération globale par rapport aux autres salarié-es québécois. Et tout ce que le gouvernement Legault a à leur proposer, c’est de s’appauvrir davantage! Il a en effet déposé des offres qui nous démontrent à quel point son gouvernement est déconnecté! Ce n’est pas bien compliqué : on dirait qu’ils veulent étouffer le réseau public à un point tel qu’ils pourront justifier la privatisation des soins de santé et de services sociaux.
Que faire face à un gouvernement qui méprise les institutions démocratiques, qui attaque les services publics et qui veut appauvrir les travailleuses et travailleurs? Est-ce que nous envisageons d’avoir recours à la grève? La réponse est claire : oui.
Nous avons toujours été transparents dans les débats que nous avons menés à la Fédération. Nous serons prêts à aller aussi loin que nos membres le voudront. Nous appuierons les travailleuses et travailleurs en lutte. On ne peut s’engager dans une négociation aussi importante face à un adversaire si arrogant sans prendre tous les moyens à notre disposition pour améliorer le sort des travailleuses et travailleurs. Une négociation, cela ne se mène pas uniquement par la force des arguments. Ce qui fait entendre raison à un gouvernement, c’est le rapport de force que nous pouvons développer.
Et cela passe notamment par le recours à la grève. Nous avons déjà lancé nos travaux pour obtenir notre droit de grève légal. En effet, nos syndicats sont déjà en discussion afin d’obtenir les listes des services essentiels. Dans le réseau de la santé et des services sociaux, nous devons composer avec la Loi sur les services essentiels qui vise à maintenir un niveau de services essentiels sécuritaire pour la santé de la population, mais qui fait en sorte de restreindre le droit de grève des membres du réseau.
Le gouvernement tente de jouer le jeu de la division, mais gardons nos yeux sur l’objectif : obtenir une bonne convention collective, de bonnes conditions salariales, de bonnes conditions de travail.
Solidarité!